Résumé :
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D’abord, une question : qu’est-ce qu’Œdipe peut bien venir faire dans cette série ? Oui d’accord, Œdipe c’est grec, Socrate aussi, tout ça fait partie de la même soupe, allons-y donc gaiement. Mais ce n’est pas Œdipe qui intéresse Sfar, plutôt l’œdipe en tant que cas de psychanalyse : non pas Sophocle mais Freud. Et un Freud assez flou d’ailleurs, réduit à sa caricature. Alors ça commence comme dans la mythologie, avec le roi Laïos, père d’Œdipe, qui apprend la destinée de son fils et sachant cela, l’envoie se faire abandonner en pleine forêt. C’est ici que le récit diverge, d’abord aimablement : car c’est Socrate le demi-chien qui découvre le bambin attaché par les pieds et tente de le subtiliser à son destin, contrarié en cela par Zeus lui-même qui préfèrerait que la fable se déroule comme prévu. Jusque là, ça va : on ne demande pas à un mythe de rester pieds et poings liés. Or ça se gâte assez vite alors que ces péripéties se révèlent prétexte à une très sommaire illustration du débat entre le déterminisme et le libre arbitre : d’ailleurs, rapidement c’est le déterminisme qui l’emporte puisque peu importe ce que fait le demi-chien, Œdipe fonce bêtement tout droit dans le complexe de lui-même.
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